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Bois Robiet: les partenaires de la commune d'Assesse réclament au bourgmestre la réintroduction du règlement protégeant les Sites de Grand Intérêts Biologique

 

Dans une lettre ouverte au Collège d'Assesse, les cinq associations environnementales (les asbl Ardenne et Gaume, Canopea (qui regroupe 130 associations), la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux (LRBPO), les Cercles des Naturalistes de Belgique (CNB) et Natagora) se disent choquées par le retournement de veste du Collège d'Assesse lors du Conseil communal du 4 juin dernier qui a vu le retrait du règlement communal de protection de Sites de Grand Intéret Biologique à Assesse, qui assurait notamment la protection du bois Robiet contre le projet d'usine à tarmac dans ce bois situé entre Sart-Bernard, Maillen et Courrière..

Ces cinq associations demandent une rencontre avec le Collège pour une réévaluation du règlement, voire sa réintroduction, en accord avec les objectifs wallons de restauration de la nature.

 

Lettre ouverte au Collège d'Assesse (01/07/2025)

 

Un retrait de règlement qui interroge

Le retrait soudain du règlement communal visant la protection de sites de Grands interets Biologiques a suscité une profonde incompréhension chez de nombreux citoyens et acteurs concernés. Plus que la décision elle-même, c’est la manière dont elle a été prise — dans l’opacité la plus totale — qui soulève de sérieuses questions sur la gouvernance locale.

Une procédure judiciaire à peine entamée

À l’heure où le recours déposé au Conseil d’État contre le règlement de protection des sites assessois de Grand intérêt biologique n’en était qu’à ses premiers échanges de mémoires, la commune d’Assesse a brutalement décidé de retirer le règlement assurant notamment la protection du bois Robiet. . Une démarche précipitée, qui tranche avec les enjeux du dossier et jette le trouble sur les véritables motivations de la majorité en place.

Le premier mémoire transmis au Conseil d'Etat par l’avocat de la commune — envoyé, semble-t-il, sans validation du Collège — affaiblissait déjà considérablement la position de la défense. Celui-ci admettant en partie le bien fondé du recours du promoteur. Une faille stratégique difficile à justifier, d’autant plus qu’il s’agissait d’un document fondamental dans la procédure judiciaire.

Une défense collective ignorée

Ce règlement n’était pourtant pas porté par la commune seule. Cinq grandes associations environnementales, ainsi que Covisart, avaient été sollicitées pour se joindre à la défense en justice, à l’initiative du Collège lui-même. Cette coalition large et engagée aurait pu constituer un rempart solide face aux ambitions de Sotraplant. (voir la demande officielle de soutien du Collège du 26 février 2025)

Et pourtant, le 4 juin, sans la moindre consultation de Covisart ni des associations environnementales, le bourgmestre et les échevins d'Assesse décidaient unilatéralement de retirer le règlement communal de protection des sites de grand intérêt biologique. Un véritable camouflet infligé à tous ceux qui avaient œuvré de bonne foi à une défense commune, y consacrant aussi du temps et de l'argent. Cela en dit long sur la manière dont certains élus considèrent leurs partenaires… et les citoyens.

Mépris du dialogue citoyen

Dès l’installation du nouveau conseil communal, un mémo de synthèse du dossier avait été transmis par des citoyens soucieux d’informer et d’aider les nouveaux élus à se saisir des enjeux. Car rares sont ceux, au sein de l’administration ou du politique local, qui s’étaient plongés dans les détails de ce document dense (+ de 800 pages).

Malgré nos multiples sollicitations pour coordonner la défense avec les différents avocats des parties concernées, le bourgmestre et les échevins d'Assesse ont non seulement ignoré ces demandes, mais ont été jusqu’à interdire tout contact direct avec ses membres. Désormais, les citoyens désireux de s’adresser à leurs élus devaient passer par l’avocat de la commune. Une dérive inquiétante dans une démocratie locale qui se veut participative.

 Lettre Lebrun 17 12 24

Extrait de la lettre de l'avocat de la commune d'Assesse du 17 décembre 2024

Une majorité aux intérêts flous

Ironie supplémentaire, le bourgmestre et les échevins d'Assesse n'ont pas hésité, quelques semaines plus tard, à reprendre contact directement avec Sotraplant, cette fois sans passer par son avocat. Deux poids, deux mesures ? À ce stade, une question s’impose : quels intérêts défend réellement l’actuelle majorité ? Les siens ? Ceux de Sotraplant ? Ou ceux des citoyens qu’elle est censée représenter ? Et ce, en bafouant allègrement le principe de "non-régression" qui empêche les autorités de réduire les protections environnementales existantes sans une justification solide d'intérêt général.

Chacun se fera son opinion. Mais une chose est sûre : la manière dont ce dossier a été géré est indigne d’un pouvoir local responsable et transparent.