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C’est ce qu’on entend, ces derniers jours, de la part des autorités locales d’Assesse et d’Yvoir pour justifier l’injustifiable.
Certes, on a bien accordé des permis de lotissement en 1962. Le fait n’est pas contestable.
Mais c’était il y a bien longtemps, dans le monde d’hier. Une autre époque. Un temps que les moins de 20 ans ...

Flash back : 1962

La plupart des responsables communaux en fonction actuellement n’étaient pas encore nés et les plus âgés portaient encore des culottes courtes.
C’était les années d’or. On entrait dans l’aire de la consommation. Le rêve de chacun était de posséder sa propre voiture, sa maison 4 façades, une télévision...
La sidérurgie et les charbonnages fonctionnaient à plein régime. C’était le plein emploi. Les ressources semblaient illimitées. Le pétrole était abondant et peu cher. La croissance semblait ne devoir jamais s’arrêter. Et on nous promettait des lendemains qui chantent.
Sur les hauteurs de Mont, ces lotissements étaient destinés à des chalets et à des résidences de vacances. Pas à du logement permanent.

Un demi siècle plus tard.

On a bien déchanté.
Chacun possède 1 ou 2 voitures. Ce qui demande davantage d’espace (routes, parking, services) La plus grosse partie des ressources publiques a basculé des transports publics à la voiture. Le commerce s’est mondialisé. 
Nous avons connu les crises pétrolières, bancaires et sanitaires.
Antonio Guterres (secrétaire général de l’ONU) nous annonçait dernièrement que l’effondrement climatique avait commencé. Il ne nous parlait plus de dérèglement…
Sous nos yeux consternés, nous assistons à l’effondrement de la biodiversité. Moins d’insectes, moins d’oiseaux
, disparition de certaines espèces, invasions d’espèces exotiques.
Impuissants, nous subissons l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes. Inondations, diverses pollutions, CO2 que l’on ne contrôle plus...
Mais également disparition progressive de nos ressources en terres agricoles, en
forêts, en eau potable. Tout cela dû à une artificialisation des sols irraisonnée.

Ceux qui ont accordé des permis de lotissement en 1962 n’auraient même pas imaginé un seul instant tous ces phénomènes. Même pas en rêve!
Heureusement, certains prennent peu à peu conscience qu’il faut se préparer activement à un monde bien différent de celui que nous connaissons actuellement. Mais pas encore à la mesure des défis de demain.

Droit inaliénable et urgence impérieuse.

Dans nos communes rurales les autorités ne semblent pas conscientes de ces changements de paradigmes. Elles continuent comme dans l’ancien monde à gaspiller les ressources et l’argent public.

Justifiant leur incapacité à appréhender le monde de demain par le fait que l’on ne change pas les règles en cours de route.
Qu’un permis de lotissement accordé il y 63 ans est un droit inaliénable.

L’argument est très faible. Car en réalité, ce ne serait pas la première fois que l’on change les règles en cours de route.
Rappelons-nous la loi sur la sortie du nucléaire On a décidé de prolonger certaines centrales en plaidant l’extrême urgence pour le pays de maintenir son approvisionnement en énergie. 
Autre exemple: Les panneaux photovoltaïque. La RW s’engage pour 15 ans de certificats verts. En cours de route, elle n’honore pas son engagement. Elle ne pouvait plus payer. Il y avait, pour elle, urgence de mettre fin unilatéralement à ce contrat.
Et bien les autorités ont changé les règles en cours de route pour se sortir d’une situation qui devenait inquiétante qui mettait en péril l’avenir. Il y avait une urgence impérieuse.

L’effondrement climatique et la préservation de ce qui reste de la biodiversité ne sont ils pas des urgences impérieuses ? C’est de notre survie à tous dont il est question !

Gouverner c’est PRÉVOIR

Mais, quand il s’agit de lotissement de grands groupes privés, on continue à confirmer des permis qui n’ont plus leurs raisons d’être dans le monde d’aujourd’hui et encore moins dans celui de demain.
Le monde a changé. La population le constate chaque jour davantage à ses dépens.
Et nos responsables locaux et régionaux, sur une autre planète et les yeux tournés vers le monde d’hier, nous préparent par leur inaction, un monde pas très désirable ...


Ils l'ont dit...

"Pour nous, c'est un dossier qui nous rend prisonniers du passé. Le plan de secteur a été élaboré dans les années 60 et, tel qu'il existe aujourd'hui, il ne serait plus accepté en l'état. On peut comprendre une artificialisation des sols qui gêne aux entournures. On peut comprendre que les projets de grande ampleur sont susceptibles d'apporter des nuisances à différents niveaux. Néanmoins, il est vrai que ce plan de secteur existe. Et donc, nous sommes partagés entre un aspect juridique qui est fort et des sensibilités locales qui sont fortes aussi et justifiées." (Etienne Defresne - 1er Echevin - Yvoir)

"Il s'agit d'un terrain à bâtir défini au Plan de Secteur et dont l'urbanisation fait l'objet d'un Schéma d'Orientation Local depuis 1979 donnant plusieurs précisions sur l'avenir du site. Il n'est donc pas anormal que des habitations y apparaissent un jour ni que le propriétaire cherche à en tirer profit. Bloquer la moindre construction pourrait être assimilé à une modification de la destination de la zone et de facto, à une dévaluation de la parcelle." (Bertrand Custine - Conseiller groupe Epy - Yvoir)


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