Argument du porteur de projet :
Les activités agricoles associées au projet ainsi que la pose des panneaux photovoltaïques n’auraient aucun impact négatif sur l’érosion ou la compaction des sols, et contribueraient même à améliorer l’infiltration et à limiter le ruissellement.
Notre analyse:
1. Minimisation de l’emprise réelle des infrastructures
Bien que le texte insiste sur la « faible emprise » des structures et l’absence de béton, cela occulte plusieurs impacts cumulés :
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Le sol sous les panneaux est partiellement ombragé en permanence, ce qui modifie fortement les régimes d’humidité, de température et de couverture végétale, éléments essentiels à la structure et à la vie du sol.
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L’entretien des parcelles sous les panneaux (mécanique ou par pâturage) peut entraîner un tassement localisé mais répété, surtout si le terrain est argileux ou humide.
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Le chemin d’accès (30 cm d’empierrement sur géotextile) constitue bien une forme d’imperméabilisation fonctionnelle, même si elle n’est pas bétonnée : l’eau y ruisselle, la faune du sol y est absente, et la compaction est maximale.
2. Effets indirects de l’installation sur les sols
Même sans fondations bétonnées, les travaux liés à l’installation (terrassement, creusement pour câbles, passage d’engins lourds) altèrent la structure du sol sur le court et moyen terme :
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La compaction par les machines utilisées pour la pose des structures peut réduire significativement la porosité du sol, affectant sa capacité d’infiltration.
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Les zones de manœuvre, les pistes temporaires de chantier, les aires de stockage de matériel, etc., ne sont souvent pas réhabilitées de manière optimale, et leur impact peut persister.
3. Risques accrus d’érosion localisée
Contrairement à ce qui est affirmé, certaines études montrent que les installations photovoltaïques en zones agricoles peuvent favoriser l’érosion de manière localisée :
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Le ruissellement le long des panneaux peut créer des zones d’accumulation d’eau au pied des structures, augmentant la probabilité d’érosion en rigole si le sol est dénudé ou mal végétalisé.
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La fragmentation du couvert végétal due à l’ombrage permanent ou à la fréquence de pâturage limite l’efficacité de la végétation comme barrière contre l’érosion.
4. Vision idéalisée de l’agriculture "extensive enherbée"
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Le passage d’une agriculture « intensive » à une prairie permanente peut sembler bénéfique en théorie, mais cela dépend largement de la gestion à long terme : choix des espèces, fréquence de coupe ou de pâturage, entretien du couvert, fertilisation éventuelle…
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Une luzerne mal adaptée ou mal entretenue, ou un pâturage trop intense, peut entraîner un appauvrissement du sol, une baisse de biodiversité et un risque de compaction par le piétinement animal, notamment par temps humide.
Conclusion :
Même si le projet semble avoir été conçu pour limiter les impacts directs sur les sols, il ne peut être affirmé qu’il n’aura aucun effet négatif. Au contraire, les effets indirects liés à l’ombrage, aux travaux d’installation, au passage d’engins, à l’entretien, et au ruissellement induit par les panneaux peuvent entraîner une modification des dynamiques pédologiques (compaction, infiltration, érosion).
Il est donc prématuré d’affirmer l’absence totale d’impact sur l’érosion ou la compaction des sols, surtout sans études de sol détaillées à long terme ni démonstration concrète par retour d’expérience sur un site comparable.
En savoir plus:
- Agrivoltaïsme: La Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA) dénonce la décision du Ministre Desquesnes d'octroyer un permis agrivoltaïque à Chimay (Communiqué de presse de la FUGEA - 08/09/2025)
- Concilier développement des énergies renouvelables et agriculture durable (FUGEA)
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