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Ceux qui se sont un peu penchés sur le dossier auront été surpris par les efforts fournis par Sotraplant pour rendre ce projet plus vert que vert. Pour ne pas dire bio.
A notre époque, ce qui est important dans un tel dossier, c'est bien de faire vibrer la corde écologique de certains.
Et Sotraplant l'a bien compris.

Mais ici il y va fort.
Au point que cela en devient grotesque.


Préservation d'un espace de 0,6 ha d'une grand intérêt biologique SGIB (3432 - Lande du Bois d'Ausse)

Si cette zone forestière est actuellement d'un grand intérêt biologique, on peut raisonnablement se demander ce qu'elle deviendra dans le futur.
Elle sera isolée entre une large voie d'accès menant à l'usine et la N4, couverte des poussières dues à l'exploitation, entourée de clôtures.
Des travaux sont prévus dans cette zone pour enterrer des canalisations. Ce qui entrainera la destruction de certaines marres et d'une partie significative de la zone.
De plus, rien dans le dossier ne permet de visualiser les arbres à abattre ou à conserver, les marres supprimées, les milieux détruits.
Rien non plus comme information sur la possible liaison entre cette zone préservée et les zones au delà du chemin de fer.
On peut s'imaginer ce qui subsistera de la faune et de la flore d'ici quelques années et quelle proportion de cette zone classée SGIB (3432 - Lande du Bois d'Ausse) sera détruite par les travaux projetés.
La cloture sécurisant l'usine ne permettra qu'à un certain type de faune de fréquenter cette parcelle et brisera les liaisons écologiques existantes.

Un cordon boisé de 20 m pour maintenir les liaisons écologiques

L'étude ne présente aucun plan de boisement ni de déboisement. On nage dans le flou absolu. Les talus très raides à certains endroits ne permettront pas de planter des arbres. Cà c'est certain (notamment la ZONE 5 sur les plans présentés). 
Les talus ne bénéficieront donc pas d'une couverture boisée de 20m qui est destinée, rappelons le, à maintenir les liaisons écologiques existantes et à dissimuler les installations.
Ils seront plantés de fleurs (toujours pour la biodiversité) et de graminées.
Nous ne voyons vraiment pas comment ce cordon boisé interrompu par les talus, clotures et bassin d'orage maintiendrait la liaison écologique existante .  

Un eco-duc sous la N4 (passage pour la faune sous une route)

Les crapauds passent l'hiver dans les bois et rejoignent au printemps la marre où ils sont nés pour se reproduire.
Un éco-duc est donc prévu pour permettre aux crapauds de traverser sous la N4 .
La Région Wallonne apparemment plus soucieuse de la santé des grenouilles que celle des riverains financera avec l'argent public ces travaux ... ou pas. Car c'est en discussion, rien n'est acquis.
Là on s'écroule de rire. Pourquoi les crapauds auraient ils l'intention de traverser tout à coup la N4.
Ils ne l'ont jamais fait. Le franchissement de la N4 étant rendu impossible par la berne centrale.
Ils iront donc hiverner dans les bois (du moins ce qu'il en restera) côté Bois Robiet.
Ils pourront rejoindre la hêtraie qui subsistera en partie derrière la station Esso, mais en évitant les camions de SOTRAPLANT car ils devront traverser le parking et la large route construite à l'intérieur du site.
Demandez à tous les bénévoles qui font traverser les crapauds à Ronchinne si l'eco-duc installé sous la route est efficace.
Si peu qu'ils sont obligés, de revenir à chaque printemps pour faire traverser, en toute sécurité, les petits batraciens.   

Un bassin d'orage "écologique et paysager"

Un bassin d'orage est prévu près du pont de chemin de fer. Il récoltera les eaux pluviales des parkings, des accès et de la dalle de béton où se trouvera l'usine et les stocks de produits.
Il sera écologique et paysager. Rien de moins. 
Pour y accroître la biodiversité il y aura des plantes aquatiques dans le bassin d'orage et des fleurs sur les talus. Bien.
Mais  le bureau d'étude conseille vivement de curer régulièrement le bassin d'orage qui va bien vite, selon eux, être saturé par les poussières en provenance de l'exploitation. Ce qui en réduirait la capacité.
La coexistance des curages fréquents et le maintien des plantations dans le bassin n'est pas documentée.
La qualité des eaux de ce bassin est également mise en doute. Le bureau d'étude préconisant de surveiller régulièrement la qualité de cette eau avant de l'envoyer dans le ruisseau du Bois d'Ausse. 

Des engagements irréalisables, improbables, mal définis, un flou absolu dans les plans de réalisation, "une volonté de ne pas figer les intentions afin de garder une souplesse dans les aménagements écologiques."
C'est tout celà qu'on nous sert sans rire.
Question GREEN WASHING, l'usine à tarmac de Sart Bernard fait maintenant figure de cas d'école.


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