La chose la plus importante en communication c'est d'entendre ce qui n'est pas dit (Peter Drucker)
On a entendu beaucoup de choses sur ce projet de liaison Meuse/E411.
Car la communication politique a bien évolué en près de 50 ans.
L'on a parlé pour commencer dans les années 70 de "Délestage de la Vallée de la Meuse en période estivale" afin de rejoindre l'E411 naissante et éviter la traversée de Namur.
Puis dans les années 80, l'on parle pour la première fois d'accès à "L’hôpital de Mont Godinne" qui domine la Meuse et qui s'y est installé depuis 1962.
Vient ensuite dans les années 90 une "Compensation" à un projet privé de Méga cinéma que Namur voulait sur son territoire (Acinapolis). On parle alors de "Contournement de Maillen". Contournement qui devait être la première étape de ce que nous découvrons aujourd'hui.
Aujourd'hui l'on a mis cette liaison dans la catégorie des "Routes de l'emploi". Partant du principe que les routes créent de l'emploi. Mais bon dieu, si les routes créaient de l'emploi cela se saurait et on connaitrait le plein emploi en Wallonie depuis longtemps. La Belgique étant le pays d'Europe possédant le réseau le plus dense.
Mais tout cela bien sur ne sont que des artifices de communication pour développer un projet pas très nécessaire mais qui est dans les cartons depuis 50 ans et qui a pour nom: Contournement sud de Namur. Mais il ne faut surtout pas évoquer cette appellation qui fait peur.
Du côté de la commune d'Assesse, cette fois ci, comme les autres fois, la communication a été volontairement inexistante. Tout s'est négocié dans le plus grand secret. L'on appelle cela aujourd'hui pudiquement "Erreur de communication". Erreur qui a quand même duré 4 ans sans que personne ne s'émeuve ni ne dévoile le pot aux roses.
Namur rêve depuis les années 70 d'une rocade qui permettrait aux poids lourds, au trafic de transit d'éviter le passage par la ville. Une rocade incomplète certes existe déjà mais il y a cette partie manquante entre la Meuse et l'E411. LE fameux "chaînon manquant". C'est cela que l'on veut nous refiler en l'appelant aujourd'hui benoitement "liaison Hôpital Mont Godinne/E411".
Et çà c'est un coup de génie. Dès que l'on parle d’hôpital tout le monde se sent aller tout de suite un peu moins bien. On est persuadé que d'une minute à l'autre une ambulance va s'arrêter devant chez nous et nous emmener par cette mauvaise route qui mène à Mont Godinne. Fatalement, elle mettra 1 minute de plus pour arriver à l’hôpital. Et cette minute on en est certain, c'est ce qui, dans notre cas, fera la différence.
Il faudra pourtant s'y faire. On ne peut habiter tous à moins de 500 m d'un hôpital ? Pour les hypocondriaques reste encore la solution de réserver une chambre à l'année...
Donc il FAUT une nouvelle route. Quel qu'en soit le prix...pour les populations, pour leur cadre de vie, pour l'environnement, pour la collectivité. Les sous, c'est jamais un problème, c'est quand même dans notre poche qu'on ira les chercher.
Depuis quelques temps un nouveau fait est venu s'ajouter. L'on remarque aussi bien à Lustin qu'à Mont et à Maillen un trafic grandissant de camions de + de 3,5T. Ceci est du au fait que les autoroutes sont devenues payantes pour ce type d'engins. En prenant la route de la Sambre au départ des zonings de Charleroi en passant par Arbre et en utilisant les voiries actuelles (plus tard celle qui passera par Maillen) l'on gagne facilement 25 €. C'est ce qui explique l'accroissement actuel du nombre de poids lourds dans nos villages.
Rien n'est fait par les autorités communales et régionales pour décourager ce trafic. Et rien n'est fait (intentionnellement ?) depuis des années pour entretenir les routes communales Maillen/Mont et Maillen/Lustin. Ne parlons pas de la traversée de Maillen qui ressemble plus à une rue d'Alep après un bombardement qu'à la traversée d'un village du XXIème siècle. Et je ne parle pas de la rue de Lustin où il faut être légèrement suicidaire pour circuler à pied avec un landau.
Dès que ce nouveau tronçon sera opérationnel l'on verra donc se concentrer sur la rue de Lustin le trafic automobile qui jusqu'à présent est réparti sur 5 axes différents. A la place de 5 possibilités il n'y en aura plus qu'une. A cela viendra s'ajouter un trafic de camions qui avait disparu de nos villages avant l'instauration de la taxe autoroutière. Mais cela on n'en parle pas et c'est aussi de la communication.
Les autorités communales d'Assesse ont cru bien naïvement que la région allait débloquer des fonds pour leur faire plaisir et entretenir les routes communales dont elles étaient responsables. Mais en réalité nos élus ont cédé sans notre avis une part de notre patrimoine commun. Des zones d'un grand intéret paysagé, des zones classées, des zones naturelles, des zones agricoles qui font la richesse de notre commune. Ils ont bradé également notre qualité de vie en augmentant le trafic dans le centre de Maillen et son lot de nuisances visuelles et sonores. Tout celà au profit d'intérêts privés et électoraux régionaux. Intérets qui n'étaient pas les nôtres et pour lesquels ils n'avaient reçu aucun mandat.
En se taisant durant 4 ans sur toutes les longueurs d'ondes, nos responsables communaux en étroite concertation avec les responsables régionaux ont pratiqué une stratégie de communication qui s'apparente plus à de la rétention d'information* . Laissant la population dans la plus totale ignorance de ce qui se tramait derrière son dos. Espérant que celle ci, devant le fait accompli et l'impossibilité de réagir, accepterait sans broncher ce projet d'un autre âge.
C'était bien mal la connaître...
* La rétention d'information consiste à dissimuler une information ou son existence même afin qu'une personne, un ensemble de personnes ou une organisation, légitimement en droit de la connaître, n'en disposent pas.
La rétention d'information diffère de la protection du secret qui, elle, est ordinairement légitime comme protectrice d'intérêts particuliers.