Le dossier d'Usine à Tarmac présenté par Sotraplant à Sart Bernard minimise volontairement la capacité de production de l'usine.
Par cette astuce, l'entreprise parvient à diminuer d'une façon significative les nuisances que son projet apportera.
Prenons comme exemple le trafic de camions engendré par l'activité de l'usine.
Comment le trafic de la centrale d'enrobés a t'il été calculé dans ce dossier ?
Toutes les nuisances qu'apporteront ce projet sont calculées sur la base d'une production de 185 000 t/an et une production de 300 t/heure.
Le nombre d'heures pour atteindre l'objectif est donc de 616 h
Le calcul du trafic est fait sur base de camions 30t (25t de charge utile)
En horaire normal, la durée journalière maximum de production est de 12h.
Il faut donc 300t x 12h / 25t = 144 camions 30t (davantage si ce sont de plus petits camions) pour évacuer la production.
Il faut théoriquement le même nombre pour amener les matières premières.
Théoriquement, car il faut ajouter le combustible et soustraire des camions (25 % d'après eux) qui peuvent revenir chargés (avec du fraisât, l'ancien tarmac arraché des chaussées).
Sans déduire les camions chargés au retour (mutualisation), le nombre de tournées est donc de 144 OUT et d'environ 144 IN = 288 camions par jour de 12 heures; 24 camions / heure en moyenne.
Cela en horaire normal avec une production maximum (300 t/h x 12 h = 3.600 t sur la journée).
MAIS
Sotraplant demande, en plus des horaires normaux de journée, des dérogations pour 50 nuits de 12 heures + 12 week-ends de 48h, soit 1.176 heures.
Presque 2 fois les 616 h nécessaires pour atteindre l'objectif de 185 000T en horaire normal.
S'ils utilisent toutes les dérogations bout à bout, cela représente 70 jours consécutifs 24h/24 et une production pour cette période de 504 000 T
Exemple très plausible : Un bon gros chantier d'été de réfection autoroutière du 9 juillet au 18 septembre.
70 jours avec 576 camions par jour dont une bonne partie pourra transiter par la bretelle sous la N4 et la rue Saint-Denys (Sart Bernard) et sur les routes des villages avoisinants.
Car, ce dont le dossier évite bien de parler, ce sont les chantiers que SOTRAPLANT obtiendra vers Andenne ou vers la vallée de la Meuse et au-delà.
Ce qui impliquera immanquablement la traversée des villages de Courrière, Faulx les Tombes, Maillen et Lustin de jour comme de nuit.
On est bien loin des 185.000 t par an sur lesquels sont basés le calcul de toutes les nuisances de ce projet.
Comme nous venons de le démontrer pour le trafic, en minimisant la capacité de son usine à tarmac SOTRAPLANT minimise par la même occasion toutes les autres nuisances qui sont liées à la production.
Car tous les rejets poussières, CO2, HAP et autres joyeusetés qui s'échapperont de l'usine sont calculés sur la base de 185 000T/an.
On ne peut qu'être admiratif devant un tel tour de passe-passe. Encore un peu on n'aurait rien vu. Bravo l'artiste.